Bonsoir,
Je pense que la réponse à cette question sera nuancée (car des avantages et inconvénients) cependant j’attire l’attention sur les courbes pour suivre les actions de bourses qui sont souvent en échelle linéaire et non logarithmique.
Les conséquences des échelles linéaires (même si théoriquement cela incite à conserver ces gains en vendant sa position ou limiter les pertes) c’est que les gens ont tendance à paniquer et vendre leurs actions parfois à perte en voyant d’énormes baisses qui n’ont jamais eu lieu (oui et non), du moins en apparence.
Par exemple une action que l’on va nommer AJ passe de 90 à 40€ il y a 20 ans puis il y a deux ans cette action passe de 1000 à 500€. La chute est plus importante par le passé (56% contre 50%) mais presque similaire et pourtant l’action n’a perdu que 50€ contre 500€ aujourd’hui donnant l’impression d’une baisse inédite. Cela peut faire fuir certains investisseur.
Pour du court terme, le linéaire peut être adapté je trouve mais pour le long terme, le graphe logarithmique permet de relativiser (ex : Hiboo en fait) et de prendre plus de recul quitte voire à renforcer si on juge nécessaire et que l’on a vu que l’action AJ a de bons fondamentaux et que l’on estime que la reprise remarchera.
Quel est votre avis?
Bonjour Adrien,
Merci de lancer ce débat très intéressant. 
L’exemple donné est très bon et pertinent, je n’ai pas grand-chose à rajouter.
En bref, mon avis est également que pour l’investisseur long terme, celui qui se construit un patrimoine et qui cherche à analyser des tendances sur plusieurs années ou décennies, l’échelle logarithmique est nettement supérieure. Elle offre une perspective plus juste des performances relatives et des corrections, et aide à éviter les pièges psychologiques liés à la perception des variations absolues.
Elle permet aussi de relativiser les « énormes baisses » que vous décrivez et d’avoir une vision plus sereine de l’évolution des cours, incitant à une approche plus rationnelle basée sur les fondamentaux et les pourcentages de croissance, plutôt que sur l’effet visuel des mouvements de prix bruts.
Donc oui, pensez à l’échelle logarithmique sur vos interfaces de trading !
C’est un outil précieux pour prendre du recul, valider une stratégie de renforcement de position, ou simplement garder son calme face à la volatilité.
Mais pour ce dernier point, je pense que tout investisseur en Bourse devrait vraiment se discipliner et se former…
Déjà, le premier risque de l’investisseur est le manque d’information.
Ensuite, c’est un réflexe naturel de vouloir limiter les pertes mais je ne le répéterai jamais assez : tant qu’on n’a pas vendu, on a ni gagné ni perdu.
Enfin, la Bourse est un investissement long terme (5 ans minimum) donc il ne faut pas y investir si vous n’avez pas déjà de l’argent de côté, sécurisé et disponible pour les imprévus. Autrement dit des montants que vous êtes capables de perdre.
Pour ne pas me prendre la tête, j’utilise le DCA et j’évite d’aller tous les jours sur les applications. 
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C’est une question très intéressante. Il y a 50 ans, un de mes profs m’a dit, en me voyant patauger : quand tes données ne ressemblent à rien, passe en logarithmique et tu verras tout s’aligner et s’éclaircir. C’était vrai. Et puis il a ajouté « Mais quand tu vas me rendre ton travail, souviens-toi que c’est moi qui t’ai donné le conseil, alors repasse en linéaire pour présenter tes résultats, et si ça ne ressemble toujours à rien, retourne à ta règle à calcul ». Et il avait raison là aussi.
Le modèle sous-jacent pour les cours de bourse est celui d’un random-walk multiplicatif, c’est à dire que le cours à un instant ultérieur se déduit du cours à l’instant t par l’ajout d’un pourcentage (et non d’une quantité donnée). L’esprit humain ne sait pas visualiser les multiplications, mais une fois transformées en additions par les logs, c’est beaucoup plus clair. Ainsi, en logs, deux hausses ou deux baisses du même pourcentage apparaissent égales sur le graphe. La distribution statistique des hausses ou des baisses a la bonne allure d’une gaussienne, etc. Mais au final, attention ! Tout est trop beau en logs, les différences s’estompent, et on oublie que dans la réalité, ce ne sont pas du tout les mêmes montants. Dans l’exemple, l’action AJ ne représente plus à 1000 une société de la même « classe » que quand elle valait 100 (à moins qu’il n’y ait eu un regroupement par 10, bien sûr). Donc il faut bien réfléchir avant penser que les deux chutes de 50% sont comparables, même si elles apparaissent quasi-égales sur le graphe log.
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Merci pour vos retours
Cela confirme ce que je pensais. Sans vente, on ne fait en effet pas de plus-value ou moins-value. La question de renforcer ou pas se pose pour une action ou de prendre sa perte car une action peut plonger pour de bon (comme cela semble le cas pour “ALALO” qui semble criant mais aussi se redresser (comme cela a été le cas pour “META” en 2023). En 2022, “META” avait cassé son support mais malgré tout à rebondit ce qui laisse supposer que l’analyse technique pourrait avoir moins de pertinence même si cela peut aider à la décision par rapport à l’analyse fondamental (en sachant qu’il y a toujours une part d’inconnu). Concernant l’échelle logarithmique, cela peut parfois être un peu trop “beau” en effet. N’oublions pas qu’une perte de 1000 à 100 est beaucoup plus impactante que entre une perte de 100 à 10 même si le facteur multiplicatif reste 10. On peut aussi illustrer qu’une personne qui gagne mettons 2000€ par mois verra une différence très significative entre un passage de 10.000€ à 1000€ (perte de 4 mois et demi de salaire) et 1000 à 100€ (perte de 2 semaines de salaire). L’échelle linéaire permet de couper plus vite les pertes à court terme. Par contre, certaines hausses semblent s’accélérer sur l’échelle linéaire alors qu’en logarithmique ce n’est pas le cas (cette dernière permet de repérer les stagnations). Certaines baisses d’action sont tellement fortes qu’elle deviennent illisibles sur échelle linéaire comme ici ; ce cas très particulier (source : Google) probablement dû à des dilutions massives avec des tentatives de regroupements et poursuite de baisse malgré tout. On peut se dire que l’action ne peut plus baisser si elle a fait -99% mais après une telle baisse elle peut faire très bien -99% en plus (et non pas -1% au maximum).